Comment préserver les puffins des Baléares, espèce d’oiseaux en voie d’extinction ?

30/11/2021Non classé

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La société Eoliennes en Mer Yeu Noirmoutier soutient, depuis juin 2020, l’association AGLIA (Association du Grand Littoral Atlantique) qui étudie le comportement des puffins des baléares – espèce d’oiseaux en voie d’extinction – qui est présente sur la zone du futur parc  EMYN 

Objectif : trouver des solutions pour les protéger.  

Echange avec François Gatel, directeur de l’association Aglia.

EMYN : Quelles sont les missions d’Aglia ? 

François GATEL : Aglia est une association fondée en 1988 composée principalement des membres suivants :   

  • les Régions Pays de la Loire, Bretagne et Nouvelle-Aquitaine ;  
  • les professionnels de la pêche et des cultures marines de la façade Atlantique. 

 Nos missions principales s’articulent entre un appui technique aux secteurs des cultures marines et de la pêche, le développement d’outils techniques et la mise en lumière des actions de ces deux filières, notamment via le portail de la pêche et de l’aquaculture : www.wikimer.org. Nous favorisons ainsi la transmission d’informations et de connaissances auprès des acteurs de la pêche et de l’aquaculture.  

EMYN : Dites-nous en plus sur le projet CARI3P* ?  

F.G : Co-construit par l’Aglia, les CRPMEM (Comité Régional des Pêches et Eleveurs Marins) Bretagne, Pays de la Loire et Occitanie et l’OFB (Office Français de la Biodiversité) en tant que partenaire technique, le projet CARI3P s’inscrit dans le plan national d’action qui vise à restaurer l’espèce des puffins des baléares menacée d’extinction d’ici 60 ans.   
En effet, le puffin des baléares est l’un des oiseaux les plus menacés d’Europe, à cause de la prédation au nid, de l’œuf à l’adulte, par des rats ou des chats introduits sur les îles où il se reproduisent, et du fait d’activités humaines diminuant le taux de survie chez l’adulte de 80%. C’est pour cela qu’il était nécessaire d’évaluer les captures accidentelles. En Espagne et au Portugal, des études ont déjà été réalisées. Des solutions ont été trouvées de manière à préserver le Puffin des Baléares sans impacter la pêche (ex. répulsif acoustique). En France, nous en sommes à l’évaluation des captures accidentelles pour savoir si nous sommes réellement concernés.  
  

EMYN : Comment se déploie le projet CARI3P ?  

F.G : Tout d’abord, le projet CARI3P se concentre sur 3 sites : Mor braz, l’île d’Yeu et le gofle du Lion.  

Notre objectif principal est d’évaluer s’il y a des interactions entre les puffins des baléares et les activités de pêche et s’il y en a de les caractériser pour trouver des solutions. 

Nos actions se déroulent en 2 phases distinctes :   

  • une phase d’enquête auprès des professionnels de la mer pour identifier les métiers concernés et les facteurs de risques ; 
  • une deuxième phase qui consiste à déployer des observateurs sur les bateaux pour collecter les données. 

 

EMYN : A quelle étape êtes-vous aujourd’hui ?  

De fin juin à début octobre 2021, cinq observateurs se sont répartis sur les trois sites d’observation. Même si les conditions n’étaient malheureusement pas optimales pour commencer à dessiner un réel constat, la première campagne nous a montré qu’aucune capture n’avait été observée. Une seconde campagne d’observation sera donc lancée l’année prochaine ainsi qu’une campagne d’enquête.  

De manière générale, nous avons remarqué, au sein de l’Aglia, une vraie sensibilité des professionnels de la mer aux enjeux environnementaux. Il existe une réelle proactivité de la profession et une volonté d’avancer pour comprendre et trouver des solutions !  

 

*Projet financé par : FEAMP, Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, le Parc Eolien en mer de St Nazaire et le parc Eolien en mer Iles d’Yeu et de Noirmoutier.