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    Le projet

    Où en est le parc en termes de calendrier ?

    La société Eoliennes en Mer des Îles d’Yeu et de Noirmoutier (EMYN) a obtenu en octobre 2018 les autorisations administratives nécessaires à la construction du parc éolien en mer. Celles-ci ont fait l’objet de recours administratifs dont nous estimons le délai de traitement à environ quatre ans.  

    Le calendrier actuel est le suivant :  

    • 2019 – 2023 : 
      • Traitement des recours administratifs par la justice ;  
      • Finalisation des études techniques ;  
      • Appels d’offres des principaux lots du parc (fondations, câbles inter-éoliennes, sous-station électrique en mer) – Sélection des fournisseurs en 2022.
    • 2023 – 2024 : Fabrication des éléments du parc par les fournisseurs sélectionnés ;
    • 2024 – 2025 : Travaux d’installation en mer ;
    • A compter de 2025 : Exploitation du parc ;
    • A partir de 2055 : Démantèlement.
    Pour un projet tel que celui-ci, avec des études de faisabilité, le durée des travaux, etc., pourquoi une durée d'exploitation aussi faible (25 ans) ?

    Pour le parc éolien en mer des îles d’Yeu et de Noirmoutier, la concession d’occupation du domaine public octroyée par l’Etat est d’une durée de 40 ans. Cette période démarre après l’obtention des autorisations administratives définitives. Après 2 années de travaux et 30 ans d’exploitation, une évaluation de l’état d’usure du parc sera réalisée. Si l’état d’usure permet un prolongement de la durée d’exploitation du parc éolien en mer, l’exploitation pourrait donc se poursuivre dans la limite des 40 ans de la concession. Dans le cas contraire, il sera procédé à un démantèlement de l’ensemble des composants du parc (éoliennes, fondations, câbles inter-éoliennes), conformément à la réglementation. A lissue des 40 ans de la concession, une nouvelle demande pourra également être déposée auprès des services de l’Etat, demande qui fera l’objet d’une nouvelle instruction. 

    Quid du démantèlement du parc ?

    A la fin de l’exploitation, l’ensemble des composants du parc (éoliennes, fondations, poste électrique en mer, câbles inter-éoliennes) seront démantelés afin de remettre le site en état selon la réglementation en vigueur.  

     

    1. L’obligation de démantèlement 

    En France, les parcs éoliens en mer sont soumis à une obligation légale de démantèlement et de réhabilitation du site dans le respect de l’environnement et sur la base de l’état initial. 

    En fin de concession, la convention liant l’occupant à l’État prévoit que l’exploitant est contraint de remettre en état, restaurer ou réhabiliter le site (article R. 2124-2-8° du code général de la propriété des personnes publiques).  

     

    1. Réserves financières pour le démantèlement 

    L’éolien en mer est la seule industrie de production électrique dont le démantèlement est sécurisé financièrement dès le démarrage du projet et tout au long de la durée d’exploitation. La loi française est l’une des plus aboutie en la matière puisqu’elle prévoit les conditions de démantèlement avant même la construction des parcs : en l’état actuel de la législation française, les parcs éoliens en mer sont soumis à une obligation de démantèlement dans le respect de l’environnement, dans le cadre des autorisations de construction qui leur sont délivrées (Loi sur l’eau et Utilisation du domaine public maritime).  

     

    Le cahier des charges de l’appel d’offres de l’Etat en date de 2013, et pour lequel la société Eoliennes en mer des îles d’Yeu et de Noirmoutier a été désignée comme lauréat, prévoit des obligations financières en ce sens, notamment la mise en place de garanties financières (garantie bancaire ou consignation à la Caisse des Dépôts) à hauteur du montant des travaux nécessaires au démantèlement. Ces garanties sont prévues dans l’offre du candidat. EMYN est donc légalement responsable et a provisionné les garanties nécessaires au démantèlement du parc auprès de la Caisse des Dépôts et Consignations, dès l’attribution de l’appel d’offres. 

     

    De quelle façon prenez-vous en compte la phase de recours en justice contre le parc ?

    Le calendrier actuel, qui prévoit un démarrage de la phase de construction en 2024, prend en compte la période des recours en justice contre les autorisations administratives obtenues. La durée de cette procédure impacte le lancement des travaux de 3 à 4 ans (sur la base des expériences des 4 parcs éoliens attribués au cours du 1er appel d’offres éolien en mer de 2011 qui ont fait l’objet de recours juridiques). Dans le calendrier actuel, les années 2019 à 2022 sont ainsi dédiées au traitement des recours administratifs. 

    Quels événements de concertation ont été organisés depuis le débat public de 2015?

    Vous pouvez retrouver le récapitulatif de ce qui a été réalisé dans le cadre de la phase de concertation qui s’est tenue entre le débat public de 2015 et l’enquête publique de 2018 sur notre vidéo : 2014 – 2018 : le bilan de la concertation.

    Une équipe chargée des relations locales est implantée à Nantes depuis 2014 pour assurer le lien avec le territoire. Cette équipe a déployé, depuis le début du projet, une multitude de moyens de concertation et d’information : lettres d’information du public trimestrielles (+1500 abonnés), un site web, Twitter, YouTube, Facebook, Linkedin, une exposition itinérante sur l’environnement, et des formats variés de rencontre du grand public et des parties prenantes intéressées (on dénombre une soixantaine de rencontres avec le public, sous forme de réunions publiques, ateliers thématiques, , stands mobiles sur les marchés, dans les supermarchés et sur les plages du littoral, participation aux évènements culturels et sportifs locaux, journées d’échange, rendez-vous du web …). Depuis 2014, ce sont plus de 30 000 personnes qui ont été rencontrées à travers nos dispositifs de concertation. 

      La construction et l’exploitation

      Le parc éolien rejettera-t-il des métaux lourds et si oui, comment évaluez-vous leur quantité ?

      Afin de protéger de la corrosion les structures métalliques immergées (les fondations), EMYN a décidé d’utiliser une solution dite de « protection cathodique ». 

      La concertation avec le grand public et les associations environnementales a amené EMYN à choisir un système de protection cathodique par courant imposé, qui permet d’éviter le rejet de métaux dans l’environnement marin 

      Cette protection consiste en l’installation d’anodes faites de titane qui reçoivent un très faible courant électrique (6V, l’équivalent d’une pile AA) permettant, par réaction chimique, de protéger la structure de la corrosion. Le système est raccordé à l’éolienne et des câbles parcourent la fondation afin de transporter l’électricité jusqu’aux anodes. Ce système est sans danger pour la faune et la flore marines. 

      Pourquoi avoir choisi des fondations monopieux?

      En juillet 2021, EMYN a fait le choix d’installer les 62 éoliennes du parc en mer sur des fondations monopieux, et non plus sur des fondations jacket comme initialement prévues. Les services de l’Etat ont approuvé cette démarche. 

      En effet, ces dernières années la disponibilité des fondations monopieux s’est accrue. Selon les données de Wind Europe, fin 2019 les fondations monopieux équipaient plus de 80% des éoliennes en mer installées en Europe. En 2013, lorsque EMYN a répondu à l’appel d’offres lancé par l’État, la technologie des fondations « jacket » était alors la plus appropriée pour des éoliennes d’une puissance de 8 MW sur le site du parc EMYN. Ces dernières années, des fondations monopieux de nouvelle génération, désormais aptes à accueillir des turbines de grande taille, ont été proposées sur le marché de l’éolien offshore. La prédominance de la technologie du monopieu sur le marché et l’excellent retour d’expérience dont elle bénéficie, ont conduit la société à analyser un changement de fondations pour le parc. Les études technico-économiques et environnementales menées confirment que la fondation monopieu est aujourd’hui la plus adaptée au parc EMYN. 

      Combien de temps la turbine tournera-t-elle et produira-t-elle de l'électricité ?

      Compte tenu des bonnes conditions de vent en mer, la turbine tournera 90% du temps environ. Ainsi, le vent sera compris entre une vitesse de 11 Km/h (vitesse minimum pour que l’éolienne se déclenche) et 90 km/h qui correspond à la vitesse de blocage des pales de l’éolienne pour des raisons de sécurité. 

      Le facteur de charge de l’éolienne, c’est à dire l’équivalent de production à pleine puissance du parc, devrait être d’environ 40% : en d’autres termes, la production annuelle d’électricité du parc correspondra à un fonctionnement théorique à pleine puissance pendant 40% du temps. En comparaison, le facteur de charge des éoliennes terrestres est d’environ 25%, les vents soufflant à terre étant moins puissants et réguliers qu’en mer. 

      Quelle est la composition d'une éolienne en termes de matériaux ? Quelle proportion de matériaux recyclables?

      Chaque éolienne du futur parc éolien en mer sera composée de trois parties principales : 

      • un mât d’un diamètre variant de 6m en section basse à 4m en section haute ; 
      • une nacelle, positionnée au sommet du mât, d’une longueur de 20m pour une hauteur de 8m et une largeur de 9m ;
      • un rotor composé de 3 pales insérées sur un moyeu. Chacune de ces pales présentera une longueur de 81m, permettant ainsi d’atteindre une surface balayée par le rotor d’environ 22 000m². 

      Les éoliennes seront composées d’un grand nombre de matériaux. Néanmoins, les principaux matériaux seront : 

      1. l’acier pour les parties métalliques comme la structure du mât, de la nacelle et du moyeu ;
      2. de la fibre de verre pour les pales et la structure externe du moyeu et de la nacelle.   

      Concernant la question du recyclage des matériaux des éoliennes, il est à ce jour estimé qu’environ 90% d’une éolienne est recyclable. L’acier et le cuivre notamment se recyclent très bien en fonderie. 

      Concernant les équipements contenus au sein des éoliennes, au préalable des opérations de démantèlement, une étude sera menée pour valider leur possible réutilisation en fonction de leur état notamment. En effet, la réutilisation d’équipements après remise en état est de plus en plus courante dans le secteur de l’éolien en mer comme par exemple les équipements des nacelles des éoliennes. Cette étape sera déterminante car elle permettra de définir en amont la destination des différents composants. 

      La fibre de verre, quant à elle, sera si possible réutilisée ou recyclée. Actuellement, les pales d’éoliennes en mer, faites de fibre de verre composite, peuvent être broyées et valorisées comme combustible dans les cimenteries, en remplacement des carburants fossiles traditionnellement utilisés. Les cendres servent ensuite de matière première dans la fabrication du ciment. Cette technologie limite donc la production de déchets. Une autre forme de valorisation consiste en la fabrication de mobilier urbain.

       D’autre part, de nombreux travaux sont en cours pour optimiser le recyclage des parcs éoliens en mer ou concevoir des pales 100 % recyclables.  

      Quelques exemples : 

      • En septembre 2020, un projet de recherche nommé « ZEBRA » a été lancé par l’Institut de recherche technologique Jules Verne, en partenariat avec un consortium de six acteurs de l’énergie éolienne dont font partie Engie et LM Wind Power. Leur objectif est de fabriquer une éolienne aux matériaux et aux composants 100 % recyclable d’ici mi-2024, à travers notamment le développement de pales d’éoliennes en thermoplastique qui peuvent être refondues après usage. 
      • De son côté, Siemens Gamesa Renewable Energies a dévoilé une pale d’éolienne entièrement recyclable en septembre 2021 : la RecyclableBlade.
      • Concernant le recyclage des pales existantes des parcs en exploitation, un consortium mené par le Norvégien Aker Offshore travaille sur un projet d’usine de recyclage de pales d’éoliennes au Royaume-Uni. 
      • L’université de Washington en collaboration avec General Electric (GE) et Global Fiberglass Solutions Inc (GFSI) de Seattle a mis au point une solution de valorisation qui consiste à utiliser le broyat de pales pour fabriquer de nouveaux matériaux composites. Le produit obtenu à partir du broyage des pales serait aussi résistant que les composites à base de bois. De très nombreux usages peuvent être envisagés comme des dalles de sol, des glissières de sécurité le long des axes routiers, des plaques d’égout, des skateboards, des meubles ou des panneaux pour le bâtiment. 

      Le recyclage des pâles d’éoliennes est un sujet crucial pour la filière qui a pour objectif d’atteindre 100% de recyclage des éoliennes le plus rapidement possible. 

      Où seront implantées les bases de maintenance du projet ?

      EMYN a prévu d’implanter à Port-Joinville et à l’Herbaudière ses activités de maintenance légère, à savoir les activités de maintenance quotidiennes. Les activités de maintenance lourde (impliquant l’utilisation de plus grands navires) seront basées dans un port plus grand, car ces deux ports ne peuvent pas accueillir ces navires. 

      En termes de moyens logistiques maritimes, EMYN disposera de 3 navires (2 à Port-Joinville et 1 à l’Herbaudière) qui permettront de transporter les pièces et les techniciens sur site. A terre (ou dans le port), les bases seront composées de bureaux, de zones de stockage, de quais et pontons et de moyens de levage pour charger les navires. 

      Combien et quels types d'emplois seront créés?

      Pendant la phase d’exploitation et de maintenance (30 ans), le parc EMYN mobilisera plusieurs dizaines d’emplois (60% mobilisés par Siemens-Gamesa et 40% par EMYN), répartis selon les catégories d’activités suivantes : 

      • 60% de techniciens (à terre et en mer) ;
      • 10% de marins ;
      • 30% de postes d’encadrement.
      Comment la période estivale très touristique sera-t-elle impactée ? Comment faire co-exister les activités touristiques et industrielles ? Cela engendrera-t-il un engorgement dans le(s) port(s) ?

      L’amarrage des navires de maintenance dans la partie industrielle du port de Port-Joinville dédiée notamment au stockage de carburant, à la pêche, au fret passager et commercial permet d’éviter d’impacter la partie touristique du port située au niveau du Quai du Canada. Cette zone, initialement imaginée pour l’implantation de la base de maintenance n’a pas été retenue à l’issue de la concertation avec les usagers portuaires. L’organisation de la base de maintenance a également été pensée pour limiter l’impact sur les autres usages de la partie industrielle du port.  

      En période estivale, les deux bateaux de maintenance quitteront le port très tôt le matin pour une journée type (7h/17h00). Tout comme l’ensemble des autres usagers de Port Joinville, ils se conformeront à la réglementation en vigueur et aux priorités éventuelles qui peuvent être occasionnées en cas d’affluence dans le chenal. La proximité avec les bateaux de la Régie ne semble pas être une contrainte car les mouvements de leurs navires (A/R Fromentine ou déhalages) sont connus plusieurs mois à l’avance et les sorties des bateaux de maintenance pourront tout à fait être coordonnées en fonction. 

      Comment la maintenance sera-t-elle effectuée en cas de tempête?

      La réalisation des activités de maintenance sur le parc dépendra directement des conditions météorologiques en mer. En cas de houle trop forte ou de tempête, les bateaux de maintenance ne seront pas autorisés à intervenir afin de garantir la plus grande sécurité du personnel et du matériel. Dans ce cas, les opérations sur site seront repoussées pour une intervention dès que les conditions météorologiques le permettront. Le centre de contrôle à terre sera néanmoins capable d’intervenir à distance pour diagnostics et redémarrage à distance des éoliennes pour certaines pannes. L’ordinateur de l’éolienne réagit automatiquement afin de bloquer les pales et mettre en sécurité les éoliennes en cas de vents violents ou de tempête. 

      Yeu : Quel impact du centre de maintenance sur les transports terrestres sur l’île, notamment en période estivale ?

      Le matériel nécessaire à la maintenance du parc éolien arrivera directement par bateau vers le centre de maintenance situé à Port-Joinville, il n’y aura donc pas de transit de matériel routier sur l’île. Les éventuels impacts de la base de maintenance sur le trafic routier concerneront les déplacements des salariés qui résideront sur l’île. Une réflexion est engagée par EMYN et SGRE afin de limiter ce trafic routier et l’impact du stationnement par exemple avec la possibilité de mise en place d’une navette écologique leur permettant de se rendre sur leur lieu de travail. 

      Yeu : Quelle relocalisation des usagers ?

      La relocalisation des usagers existants concerne 3 catégories d’usagers : 

      • Le bâtiment : La relocalisation des activités dépendra du bâtiment finalement choisi et de son environnement. 
      • Le quai : L’emplacement des deux bateaux de maintenance sera situé au niveau du quai de la Glacière, impliquant une relocalisation du bateau de la SNSM. En première approche, des discussions ont été engagés pour analyser le stationnement de ce bateau à sa place initiale, au bout du ponton B du port de Plaisance. Ceci devra être confirmé en conseil portuaire, en totale concertation avec les usagers concernés. 
      • Les activités de pêche au niveau du quai de la Glacière ne seront que très légèrement impactées ; l’agencement proposé actuellement a été défini avec les professionnels de la pêche et la présence des 2 bateaux de maintenance maintiendrait un linéaire de quai d’environ 60 mètres à destination des bateaux de pêche. 

       

        L’environnement

        Comment comptez-vous compenser l'impact du parc sur l'environnement?

        La démarche ERC consiste à éviter, réduire ou compenser les impacts potentiels liés à l’implantation du parc éolien. Les mesures ERC sont pensées dès la conception du projet, elles s’appliquent selon les impacts pendant les phases de construction et d’exploitation jusqu’au démantèlement du parc. Des mesures de suivi sont également prévues afin d’attester des effets réels du parc sur son environnement. Pour le parc EMYN, 15 mesures ont été identifiées lors de l’étude d’impact environnemental et seront suivies tout au long de la vie du parc, soit durant l’état de référence environnemental réalisé juste avant le début de la construction, en phase chantier, puis d’exploitation. 

        Au total, le programme environnemental comprend : 

        • 7 mesures d’évitement ;
        • 16 mesures de réduction ;
        • 7 mesures de compensation ;
        • 15 mesures de suivi ;
        • 6 mesures d’engagement du maître d’ouvrage.

         

         Le système ERC fonctionne en deux temps : 

        • Les impacts sont anticipés pour être évités ou réduits au maximum. 
        • Les impacts résiduels persistants à l’issue de la première phase d’application des mesures E et R se divisent en deux catégories : 
        • Ils sont de nature « négligeable » à « faible » et ne font pas l’objet de mesure de compensation ;
        • Ils sont catégorisés comme « moyen » à « fort » et peuvent faire l’objet d’une compensation dans l’hypothèse où une telle mesure est possible à mettre en œuvre.  

        La compensation vise à corriger un déséquilibre causé par l’implantation du parc : la mesure mise en place vise à permettre de neutraliser la déstabilisation causée.  

         3 exemples de mesures ERC : 

        • Evitement : ne pas utiliser de peinture antisalissure (anti-fouling) sur les parties immergées des fondations pour protéger la qualité de l’eau et des sédiments et bénéficier de l’effet récif.
        • Réduction : surveiller la zone de risque de dommage physiologique direct et irréversible de certains mammifères marins avant et pendant les opérations bruyantes à l’aide de caméras thermiques infrarouges, en sus des observations visuelles et du suivi acoustique, permettant de différer le lancement des travaux jusqu’à ce qu’il n’y ait aucune détection dans cette zone à risque. 
        • Compensation : mettre en place des démarches de protection et de préservation des colonies d’oiseaux marins nicheurs (notamment goélands) sur les îles et îlots dans l’aire d’étude éloignée : mise en œuvre d’opérations de gestion, restauration et préservation (surveillance, sensibilisation) pour un budget de 2 300 000€ sur 20 ans. 
        Quel suivi pour ces mesures?

        Comme évoqué ci-dessus, 15 mesures ont été identifiées lors de l’étude d’impact environnemental et seront suivies tout au long de la vie du parc, soit durant l’état de référence environnemental réalisé juste avant le début de la construction, en phase chantier, puis d’exploitation.  

        Un Groupement d’Intérêt Scientifique chargé de réaliser le suivi de ces mesures a été mis en place mi 2021. C’est un engagement pris par EMYN à la suite des débats publics qui se sont tenus à l’été 2015.

        Qu'est-ce qu'un GIS ?

        A la suite du débat public de 2015, EMYN s’est engagé à réaliser des actions en faveur du territoire au sein duquel s’inscrit le parc éolien en mer. Parmi les engagements pris, EMYN a notamment tenu à favoriser le partage des connaissances sur le milieu marin. Afin d’assurer également le suivi des mesures d’évitement, de réduction et de compensation (ERC) prises dans le cadre de son étude d’impact environnemental, la création d’un Groupement d’Intérêt Scientifique (GIS) a été actée.  

        Réunissant des acteurs du monde maritime, des associations environnementales, des experts scientifiques et des services de l’Etat, sa vocation est multiple : 

        • partager et améliorer la connaissance issue de l’état initial réalisé par EMYN afin de mieux comprendre les effets ainsi que les impacts environnementaux et socio-économiques, de la construction jusqu’au démantèlement ; 
        • étudier en détail la mise en œuvre des mesures ERC envisagées par EMYN et les mener à terme ; 
        • être le support d’une vulgarisation des travaux scientifiques réalisés autour du parc éolien en mer auprès des usagers et du grand public ;
        • participer à la réalisation de projets de Recherche & Développement liés aux impacts environnementaux potentiels des parcs éoliens en mer ; 
        • partager largement ces connaissances.  

         

        Le GIS EMYN a vu le jour à l’été 2021. Pour en savoir plus, RDV sur notre article dédié.

        Le parc se verra-t-il depuis la côte ?

        Oui, les éoliennes seront plus ou moins visibles en fonction du point d’observation choisi depuis le littoral, de la météo, de la position du soleil ou encore de la couleur du ciel. 

        Les enjeux paysagers de l’implantation du parc éolien en mer ont fait l’objet d’une attention particulière par le maître d’ouvrage. Le choix de turbines plus puissantes (8 MW) a permis de réduire le nombre d’éoliennes du parc (62 turbines au lieu de 81 dans l’hypothèse d’une turbine moins puissante de 6MW, ou 100 pour une turbine de 5 MW par exemple). De plus, l’emplacement des turbines dans le parc éolien et leur alignement (5 lignes d’éoliennes au lieu de 8 précédemment) ont notamment été pensés afin de réduire la visibilité du parc depuis le littoral.  

        Les premières éoliennes se trouveront à 11,7km des plages les plus proches de l’île d’Yeu et à 16,5 km de l’île de Noirmoutier. Une série de 63 simulations visuelles a été réalisée sur la côte entre Le Pouliguen (en Loire-Atlantique) et Saint-Hilaire-de-Riez en passant par les îles d’Yeu et de Noirmoutier. Ces simulations visuelles sont en accès libre sur le site internet du projet. 

        Quel impact sur les oiseaux ?

        Les effets potentiels sur les oiseaux : 

        • la collision : La majorité des oiseaux marins volent entre 0 et 30 mètres au-dessus du niveau de la mer, ils ne sont pas concernés par le rayon de rotation des pales. 
        • l’effet barrière : certaines espèces, migratrices notamment, vont chercher à éviter ou contourner le parc éolien ce qui peut amener à un affaiblissement des individus. Une mesure de suivi spécifique permettra d’apporter des connaissances concrètes en phase d’exploitation, notamment sur le puffin des Baléares. A noter qu’EMYN collabore actuellement à une étude menée par l’AGLIA (Association du Grand Littoral Atlantique) sur le comportement des Puffins des Baléares.
        • l’effet perte d’habitat : la réaction d’évitement du parc éolien de la part de certaines espèces d’oiseaux pourrait les contraindre à éviter la zone du parc et ainsi à se priver d’une potentielle zone de pêche ou de repos. 

         

        Les impacts : 

        La zone du parc évite toutes les aires de forte concentration d’oiseaux et les modélisations de risques de collision indiquent des impacts limités. Les impacts sont globalement faibles pour la majorité des espèces : une seule est concernée par un impact moyen à fort, il s’agit du Goéland marin (impact par collision). 

        Les mesures : 

        • les mesures d’évitement et de réduction (éoliennes de grande puissance afin d’en réduire le nombre ou encore garantir un espacement suffisant entre les lignes d’éoliennes et orienter le parc suivant le sens des courants et des principaux axes de vol des oiseaux) permettent de réduire l’impact potentiel du parc sur l’avifaune. 
        • deux mesures de compensation seront en parallèle mises en place : 
        • préservation et protection d’oiseaux des colonies d’oiseaux marins nicheurs (notamment les Goélands marins);
        • actions favorables à la reproduction, au stationnement et à l’alimentation d’oiseaux côtiers et migrateurs;
        • des suivis aériens digitaux permettront un recensement optimisé des oiseaux et des suivis GPS individualisés permettront d’évaluer les impacts concrets du parc sur les populations d’oiseaux. 
        Quel impact du parc sur la turbidité de l'eau et l'érosion du trait de côte ?

        L’étude des impacts sur le milieu physique (qui repose en grande partie sur les résultats issus de modélisations hydrodynamiques et hydro sédimentaires) conclut que la zone du parc éolien des îles d’Yeu et de Noirmoutier se situe à 88% sur des fonds rocheux (substrat dur), avec une faible couche de sédiments.  

        En phase de construction, l’installation des pieux des fondations par forage va créer une mise en suspension de sédiments et ainsi augmenter le niveau de turbidité de l’eau localement (l’eau va devenir trouble). Cet effet est limité dans l’espace (autour de chaque fondation) et dans le temps (retour à un niveau normal de turbidité en moins de 6 heures).  

         En phase d’exploitation, la présence des fondations du poste électrique en mer et des éoliennes peut engendrer une modification de la vitesse du courant aux abords de la fondation. Cet effet, de faible intensité, s’étend sur une distance maximale de 150 mètres après les fondations, n’impliquant pas d’effet cumulatif d’une éolienne à une autre celles-ci étant espacées de 1000 à 1600 mètres. Compte tenu de l’éloignement de la côte (11,7km au point le plus proche) le parc éolien en mer n’aura pas d’effet sur la dynamique sédimentaire et n’entraînera pas de phénomène d’érosion du trait de côte. 

        Le câble pourrait être rongé par des animaux marins ? Si oui, quelles seront les conséquences ?

        Le parc sera constitué de 62 éoliennes, chacune raccordée par des câbles électriques sous-marins à un poste de transformation électrique situé en mer. RTE (l’entreprise de service qui gère le réseau public de transport d’électricité haute tension) connectera le poste électrique en mer au réseau public situé sur la commune de Soullans.  

        Deux techniques peuvent être mises en œuvre pour la protection des câbles : 

        • la technique de l’ensouillage – c’est-à-dire le fait d’enterrer les câbles ; 
        • la technique par protection externes.  

         

        Deux types de câbles seront présents : 

        • le câble de raccordement à terre géré par RTE : 

        RTE opte pour la protection par ensouillage. L’ensouillage consiste à placer les câbles dans les fonds marins à une profondeur donnée. Cependant, lorsque la nature du fond marin ne le permet pas, ou bien lorsque l’ensouillage est insatisfaisant, des protections externes peuvent être envisagées. La pose avec protections externes consiste à poser les câbles sur les fonds marins, ces câbles sont ensuite protégés. La protection peut être de plusieurs types : 

        • par enrochement : des rochers sont déposés directement sur les câbles; 
        • par des coquilles : chacun des câbles dispose d’une protection externe (diamètre de 50 cm); 

         

        • Les câbles électriques inter-éoliennes (gérés par Eoliennes en mer îles d’Yeu et de Noirmoutier) : 

        La majeure partie des câbles bénéficieront d’une protection externe par coquille. 

        Grâce à ces solutions techniques, les câbles ne devraient pas être rongés par des animaux marins. 

        Quelles sont les risques de pollution par hydrocarbure (fuites huiles boîtes de vitesse) et produits détergents utilisés pour la maintenance des pales (nettoyage etc.)?

        Les éoliennes sont équipées de plusieurs systèmes de retenues et de récupération des huiles en cas de fuites notamment. L’ensemble du système est ainsi conçu de manière à minimiser drastiquement un éventuel déversement d’huile qui sera retenu au niveau de la nacelle, en cas de rupture d’un flexible par exemple. 

        D’autre part, la présence en majorité d’huile à base d’esters naturels, formulée à partir d’huiles de graines comestibles et d’additifs de qualité alimentaire, permet de limiter tout risque de pollution en mer. En effet, les huiles d’esters naturels se biodégradent rapidement et complètement dans l’environnement et ne contiennent pas de pétrole, d’halogènes, de silicones ou d’autres matériaux douteux. 

        Pour le nettoyage des pales nous utilisons un chiffon et de la vapeur d’eau ou de l’alcool isopropylique (ex : nettoyant 3M).

          Les enjeux économiques et le tourisme

          Combien d'emplois seront créés pour la construction des turbines ?

          La fabrication des turbines en France impliquera la création de 750 emplois directs dans l’usine de production de nacelles et de pales de Siemens Gamesa implantée au Havre. 

          Qu'avez-vous prévu en termes de formation ?

          La réalisation de ce projet s’accompagnera d’un travail de qualification des entreprises régionales et nationales, d’un plan de formation et d’un soutien à l’insertion professionnelle. 

          315 000 heures de formation seront ainsi dispensées à la fois pour les besoins des usines du Havre (230 000 heures) et de la maintenance (85 000 heures) tout au long de la vie du parc. Pour la formation à l’exploitation et la maintenance du parc, EMYN travaille aux côtés des organismes régionaux en Pays-de-la-Loire et des instances nationales pour assurer l’existence de formations en lien avec les exigences et prérequis de la filière. 

          Quels sont vos besoins de sous-traitance ? Comment peut-on devenir sous-traitant ?

          Phase de développement : 

           Au cours de la phase de levée des risques, le projet a procédé à la préqualification des fournisseurs de gros composants du parc éolien en mer. L’objectif de ce processus de préqualification était de confirmer les capacités techniques et industrielles des fournisseurs potentiels. À la fin de cette phase, plusieurs fournisseurs, y compris des entreprises françaises, étaient pré-qualifiés pour participer à la prochaine phase de l’appel d’offres.  

          Dans le cadre du développement de son programme industriel, EMYN et son fournisseur de turbines SGRE utilisent depuis 2014 la plate-forme CCI Business. Plusieurs appels d’offres et appels à manifestation d’intérêt ont été lancés via cette plate-forme. C’est une opportunité : 

          • de diffuser de l’information sur les marchés ouverts par le parc, 
          • et d’identifier les entreprises locales qui, compte tenu de leurs qualifications et de leur compétitivité, pourraient participer aux appels d’offres du parc. Exemples : BRLi, G-Tec.  

           

          Phase de construction : 

          Au cours de la phase de construction, EMYN et son fournisseur de turbines éoliennes Siemens Gamesa Renewable Energy auront recours à des sous -traitants. Nous veillerons à ce qu’ils aient connaissance de l’existence d’entreprises locales.  

          Combien d’entreprises locales/régionales ont déjà travaillé pour vous ? Quel montant d’investissement cela représente-t-il ?

          Depuis l’attribution des projets en 2014, plus des 3/4 des investissements d’EMYN ont été réalisés en France pour un montant de 40 millions d’euros environ. Le futur parc profite déjà à l’économie locale : depuis 2014, des contrats ont été signés avec des entreprises locales dans les domaines suivants : campagnes techniques en mer, études environnementales, campagnes étude halieutique, sorties presse, prestations de communication, et de service etc. EMYN a déjà travaillé avec plus de 50 entreprises dans les Pays de la Loire à ce jour.

          Les activités d’exploitation et de maintenance seront-elles ouvertes à l’apprentissage et aux stages ?

          Oui, cependant nous ne pouvons confirmer aujourd’hui la quantité d‘apprentis et stagiaires. Pour les métiers en mer ils devront être détenteurs de toutes les formations et habilitations nécessaires. 

          Par ailleurs, les engagements pris par la société Eoliennes en mer îles d’Yeu et de Noirmoutier en faveur de l’emploi local correspondent à une volonté de contribuer au développement de formations à l’éolien en mer.  

           

          Quelles formations faut-il suivre pour travailler sur un parc éolien en mer ? Où les trouve-t-on ?

          Il existe de nombreuses formations pré et post-bac correspondant aux différents métiers de l’exploitation d’un parc éolien en mer en région Pays-de-la-Loire : 

          • L’IUT de Saint-Nazaire délivre une licence COMO : Chef d’Opération à la maintenance Offshore 
          • Le Greta du Maine forme un public adulte à la maintenance éolienne (plutôt orientée terrestre mais avec un lien fort avec l’IUT de Saint-Nazaire). 
          • L’Ecole Nationale Supérieure de la Marine de Nantes (ENSMN) a ouvert en septembre 2016 un master DMO (Déploiement de la Maintenance Offshore). 
          • Le lycée Saint-François d’Assise à la Roche-sur-Yon a ouvert en septembre 2015 un BTS Maintenance des Systèmes Industriels option éolien. 
          • Le lycée Eric Tabarly aux Sables d’Olonne dispose d’une éolienne à titre pédagogique et délivre notamment des formations professionnelles (Bac Pro) en lien avec la maintenance maritime. 

          EMYN travaille avec l’ensemble de ces établissements et a signé en particulier un partenariat avec l’IUT de Saint-Nazaire et le Greta du Maine.

          Faudra-t-il des certifications particulières pour être embauché comme technicien de maintenance ?

          Deux formations nécessaires ont été identifiées pour le poste de technicien de maintenance. Il s’agit du GWO (Global Wind Organization) éolien offshore et de l’habilitation électrique. Ces formations peuvent être suivies en France, leur durée est de 2 semaines initialement, puis quelques jours pour le « recyclage ». Elles sont en général organisées et financées par l’employeur. 

          Il est important de noter qu’un bon niveau d’anglais est également requis.

          Quelles sont les possibilités de reconversion pour les marins-pêcheurs ?

          Des postes seront créés pour les activités de transport maritime entre la base de maintenance et le parc éolien en mer. Par exemple, des postes de capitaine de navire de servitude ou de marin. Pour ces postes, comme pour les postes de techniciens de maintenance, certaines certifications pourront être demandées, ainsi que la maîtrise courante de l’anglais. 

          Ces postes seront donc ouverts à toute personne ayant les compétences et les certifications nécessaires. Il est possible que certains marins pêcheurs ayant ces compétences ou souhaitant les acquérir souhaitent rejoindre notre activité. Ils disposent d’ailleurs d’atouts pour rejoindre nos équipages. Mais notre objectif n’est pas d’aller débaucher activement les marins pêcheurs en activité. Nous allons principalement nous appuyer sur les filières de formations de marins qui existent en Pays de la Loire pour embaucher des jeunes pour une grande partie des équipages. 

          Quel sera l'impact du parc sur le tourisme ? Sur l'immobilier ?

          Immobilier : 

          Dans le cadre de l’étude d’impact environnemental, un état initial du secteur de l’immobilier a été réalisé sur les territoires. EMYN réalisera une évaluation de l’évolution du prix de l’immobilier après l’implantation du parc éolien. Le nombre de facteurs rentrant en compte dans le calcul du prix de l’immobilier étant trop important et difficilement isolables, EMYN n’a pu proposer de modélisation de l’évolution des prix liée exclusivement à l’implantation d’un parc éolien en mer. Toutefois, les retours d’expérience des parcs éoliens en mer à l’étranger n’ont pas mis en évidence d’impact significatif sur le prix de l’immobilier. 

          Tourisme : 

          Le maître d’ouvrage est conscient de la place que tient le tourisme dans l’économie du littoral vendéen et des îles d’Yeu et de Noirmoutier. Il s’agit en effet d’une destination privilégiée pour de nombreux visiteurs. Localement, le secteur du tourisme engendre ainsi des retombées économiques importantes. Dans le cadre de l’étude d’impact sur l’environnement, le maître d’ouvrage s’est donc attaché à étudier les potentiels effets liés à la présence du parc éolien sur la fréquentation touristique.  

          Il ressort des différents retours d’expériences de parcs implantés à l’étranger ou des études scientifiques réalisées sur ce sujet, qu’aucun effet négatif ou positif de de parcs éoliens en mer n’est démontré à ce jour. La plupart des études tendent à démontrer que la présence d’un parc éolien en mer n’est pas un critère de sélection d’une destination touristique. D’autres démontrent qu’un parc éolien peut être installé sans perte de revenus touristiques, s’il est accompagné d’une ou plusieurs activités récréatives cohérentes avec la politique de développement durable associée aux parcs éolien (ex : balades en mer à proximité des parcs, centre d’information, etc.). Ces éléments permettant d’évaluer un impact faible voire positif du projet éolien sur la fréquentation touristique. 

           

          Qu'est-ce que la taxe éolienne ? Qui la touche ?

          Les sociétés en charge d’exploiter des parcs éoliens en mer sont soumises à une taxe, dont le montant et les modalités sont fixés par le Code général des impôts (articles 1519 B et 1519 C). 

          Calculée sur le nombre de mégawatts (MW) installés (496MW pour le parc des Îles d’Yeu et de Noirmoutier), son montant évolue au rythme de l’indice de valeur du PIB. Cette taxe est due chaque année d’exploitation du parc à compter de l’année suivant sa mise en service. Elle est reversée selon la répartition suivante : 

          • 50 % du produit de cette taxe seront affectés aux communes littorales d’où les installations sont visibles, dans une limite de 12 milles marins (22,22 kilomètres). 
          • 35 % seront affectés aux comités des pêches professionnelles pour le financement de projets concourant à l’exploitation durable des ressources halieutiques :
            • 15 % au profit du Comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM) ;
            • 20 % pour les Comités régionaux des pêches maritimes des Pays de la Loire (COREPEM); 
          • 10 % seront affectés, à l’échelle de la façade maritime, au financement de projets concourant au développement durable des autres activités maritimes (dont 5% reversés à l’Office Français de la Biodiversité.) 
          • 5 % seront affectés aux organismes de secours et de sauvetage en mer. 

           

          Rappel : les communes éligibles pour la taxe spécifique à l’éolien en mer ainsi que le montant exact qui leur sera alloué seront déterminés par les services fiscaux. 

          Le montant versé aux communes littorales est fonction de deux variables : 

          • la distance de cette commune par rapport à la première éolienne visible ; 
          • la population INSEE de la commune par rapport à la population cumulée de toutes les communes bénéficiant de la taxe. 

          À titre d’illustration, cette taxe représente en 2017 un potentiel de retombées fiscales annuelles d’environ 7,5 millions d’euros, dont 1,5 million vers la pêche locale. 

            La pêche

            La pêche sera-t-elle interdite dans le parc ?

            Les conditions de navigation au sein du parc ont été évoquées au cours de commissions nautiques locales (CNL) et de la grande commission nautique (GCN), organe de concertation des usagers de la mer, au cours du deuxième semestre 2017. La CNL et la GCN ont toutes les deux confirmées la possibilité de pêcher au sein du parc éolien en mer. La décision finale quant aux autorisations de navigation reviendra ensuite à la préfecture maritime de l’Atlantique. 

            Quelles sont les compensations prévues pour les pêcheurs ?

            L’activité de pêche sera surtout impactée lors des travaux de construction : EMYN s’est engagé à compenser intégralement les impacts avérés.  

            Pendant la phase d’installation du parc éolien en mer, EMYN s’est engagé à libérer au moins 30% de la surface du parc pour les activités de pêche professionnelle. 

            Une mesure de compensation financière est prévue en phase travaux pour les professionnels de la pêche impactés par le chantier. Son montant a été évalué par le RICEP (bureau d’étude spécialisé dans l’économie maritime et spécifiquement dans la pêche) et partagé avec les représentants de la pêche professionnelle. 

            Quels ont été les apports du changement du schéma d'implantation ?

            EMYN a proposé un nouveau schéma d’implantation des turbines et des câblages sous-marins en 2016. Ce schéma comprend les modifications suivantes : 

            • des couloirs plus larges pour faciliter le passage des bateaux de pêche ; c’est un changement important du point de vue de la sécurité de la navigation au sein du parc,
            • les éoliennes sont alignées de façon claire et régulière : un impact moindre sur la navigation et le paysage,
            • le passage de 8 à 5 lignes d’éoliennes.
            Comment se passe une opération de sauvetage d’un bateau dans le parc ?

            En France, les Préfets Maritimes sont, sur chaque façade maritime, l’autorité compétente pour les actions de sécurité et de sauvetage. Ils s’appuient, pour la coordination opérationnelle, sur les Centres Régionaux Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage (CROSS). Le CROSS Etel est le CROSS compétent pour la zone du parc puisque son autorité est établie sur toute le golfe de Gascogne. Il dépend du préfet Maritime de l’Atlantique situé à Brest et des Directeurs Interrégionaux de la Mer.  

            Le plan « ORSEC Maritime » est un outil qui décrit la gestion de l’urgence maritime. Dans le cas du parc éolien des îles d’Yeu et de Noirmoutier, c’est le plan ORSEC Atlantique qui s’applique. Ce dispositif détermine l’organisation des secours et des interventions en mer en matière de sécurité civile. Un Plan d’Intervention Maritime (PIM) spécifique au parc éolien sera élaboré par EMYN, en lien étroit avec les services de l’Etat.  

            Dès lors qu’un homme tombe à la mer ou se blesse sur un navire, la prise en charge de celui-ci doit être identique, peu importe qu’il se trouve à l’intérieur d’un parc éolien ou non. De plus, EMYN a prévu d’installer des plateformes pour naufragé accessible par échelle au bas de chaque éolienne ainsi que des stations d’hélitreuillage sur chaque nacelle et sur la sous-station électrique en mer.  

            Un groupe de travail spécifique à la sécurité maritime et piloté par la Préfecture maritime se réunit régulièrement sur ce sujet depuis 2015.  La décision finale quant à la possibilité de navigation à l’intérieur du parc éolien reviendra à la Préfecture maritime. 

              L’énergie

              Quel est le prix de rachat de l'électricité du parc ?

              Nos tarifs de rachat de l’électricité sont aux alentours de 137€/MWh contre environ 190€/MWh au moment de l’appel d’offres.  

              Les études réalisées par EMYN depuis l’attribution des projets en 2014 et l’évolution constatée des standards au sein de la filière de l’éolien en mer en Europe ont permis de faire évoluer un certain nombre de paramètres des projets. Nous avons également anticipé les baisses à venir des coûts de l’industrie de l’éolien en mer. Il en résulte les économies substantielles annoncées par le Président de la République le 20 juin 2018 : baisse de 30% du tarif d’achat de l’électricité et 40% du montant de la subvention.  

              Les efforts conduisant aux économies obtenues sont de plusieurs types : 

              • modification des conditions de financement des projets (par exemple, concernant le coût du raccordement des parcs éoliens en mer, celui-ci sera désormais financé par RTE, comme cela se pratique dans d’autres pays européens),
              • modification des modalités de rémunération des producteurs (réduction des délais de paiement…),
              • prise en compte de la baisse des coûts de la filière industrielle depuis 2013,
              • intégration des progrès et des baisses de coûts à venir d’ici les phases de construction et d’exploitation, qui permettront des économies notamment sur les coûts de construction.

               

              Peut-on gérer la variabilité de la ressource?

              La production d’électricité éolienne est en effet intermittente par nature, car dépendante des conditions météorologiques. L’équilibre offre-demande de l’électricité est assuré par l’intermédiaire de la société Réseau de Transport d’Electricité (RTE). Chaque jour, RTE veille à ce que la production d’électricité soit égale à la demande pour que les consommateurs soient alimentés 24h sur 24h.  

              Dans le cas de l’énergie éolienne, l’intermittence peut être régulée par le stockage de l’électricité ou par recours à d’autres sources d’énergies non intermittentes.   

              RTE utilise les prévisions météorologiques pour intégrer efficacement la production éolienne sur le réseau et abaisser la puissance des centrales thermiques d’ajustement lorsque le vent se lève. RTE dispose ainsi d’un modèle de prévision de production basé sur les prévisions Méteo France de vent qui lui permet d’anticiper ces variations.  

              RTE peut par ailleurs avoir recours à d’autres moyens de production disponibles, auxquels elle fait appel par ordre de coût croissant pour combler les écarts. Plus précisément, si la production éolienne à un endroit du territoire faiblit ou augmente, le réseau RTE compense en acheminant l’électricité par d’autres moyens de production d’électricité disponibles. Les sources d’énergies électriques non-renouvelables comme les énergies fossiles (gaz, charbon et pétrole), l’énergie nucléaire ou l’énergie renouvelable hydraulique sont capables de produire plus en cas de pic de consommation (en hiver) et peuvent être mises à l’arrêt en période de consommation électrique basse (en été).  

              Le stockage de l’électricité provenant de l’énergie éolienne est à ce jour encore en cours d’expérimentation et trop coûteux pour être utilisé à grande échelle. Néanmoins, la recherche se poursuit dans ce domaine et plusieurs solutions de stockage d’énergie sont aujourd’hui à l’étude et en voie de développement (stockage sous forme d’hydrogène ou d’air comprimé, nouvelles technologies de batteries, condensateurs…). Il existe toutefois une forme de stockage ancienne et éprouvée : le pompage des centrales hydrauliques qui utilisent les surplus d’énergie d’origine renouvelable pour pomper l’eau de bassins bas vers des bassins situés en hauteur, cette masse d’eau étant ensuite utilisée pour faire tourner les turbines des barrages et produire de l’électricité en période de pic de consommation (en redescendant vers les bassins bas).  

              Pour plus d’informations sur l’équilibre offre-demande et la répartition des différents moyens de production, vous pouvez consulter les données en ligne de RTE.

              Sur le littoral nord atlantique et méditerranéen existe-t-il déjà d'autres projets ou parc éolien "en mer" en activité ?

              De nombreux parcs sont déjà implantés et en fonctionnement au large des côtes de nos voisins européens. La majorité d’entre eux se situent en mer Baltique et en mer du Nord. Le premier parc éolien en mer a d’ailleurs été construit en 1991 au Danemark et a été démantelé en 2017. 

              Au total, 5 402 éoliennes offshore, d’une puissance cumulée d’environ 25 GW, étaient connectées au réseau électrique européen à fin 2020. Celles-ci sont réparties entre 116 parcs éoliens eux-mêmes situés dans 12 pays différents. Près des trois quarts de la puissance éolienne offshore en Europe est répartie entre deux pays : le Royaume-Uni (42% du total européen) et l’Allemagne (31%). 

              En France, le premier parc éolien en mer posé, celui de Saint Nazaire, sera mis en service en 2022.  

              Pourquoi ne pas plutôt faire de l’éolien flottant ?

              L’appel d’offres lancé par l’Etat français en 2013 et pour lequel la société Eoliennes en Mer îles d’Yeu et de Noirmoutier (EMYN) a été désignée lauréate en 2014, concernait uniquement l’implantation d’éoliennes en mer. Aussi, au titre de cet appel d’offres, aucune autre technologie ne peut être installée au sein de la zone concernée. 

                Retrouvez les compte-rendus des ateliers et des réunions organisés par l’équipe du projet
                dans la rubrique “Le dialogue autour du projet”