Rencontre avec Geert Dewaele, directeur technique des Eoliennes en Mer Iles d’Yeu et de Noirmoutier

19/07/2021La lettre d'information du projet, Les actus et l'édito

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Ce mois-ci, nous avons interviewé Geert Dewaele, le directeur technique de la société Eoliennes en Mer Iles d’Yeu et de Noirmoutier. 

 

  • Pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours ? Comment en êtes-vous venu à travailler pour des parcs éoliens en mer ?

Je suis originaire de Belgique, et mon métier d’ingénieur travaux m’a amené à travailler pendant près de 15 ans sur des grands projets d’infrastructure, dont le TGV belge et un terminal de GNL (gaz naturel liquéfié).

En 2007, le gouvernement belge a souhaité lancer un parc pilote d’éoliennes en mer : il s’agissait du parc C-Power constitué initialement de 6 éoliennes, qui allait constituer le premier parc éolien en mer du pays. J’ai intégré ce projet dès son origine, notamment pour apporter mon expertise. Nous avons beaucoup appris à travers ce premier projet qui compte aujourd’hui 54 éoliennes au total et approvisionne 600 000 personnes en électricité durable !

J’ai ensuite poursuivi ma carrière dans l’éolien en mer en tant que directeur des constructions et opérations de trois autres parcs en Belgique : Rentel, Mermaid et Seastar.

C’est en septembre 2020 que j’ai rejoint les équipes des Eoliennes en Mer des Iles d’Yeu et de Noirmoutier, pour prendre la direction de l’équipe technique, en charge de la conception, fourniture, construction et installation du parc avant sa mise en service.

 

  • Quel est le rôle de l’équipe technique ?

Nous sommes le chef d’orchestre technique de la construction du parc. Nous recherchons et mandatons les fabricants et les prestataires avec lesquels nous travaillerons, nous organiserons le transport et la livraison des différents éléments du parc en mer, nous mettons au point toutes les procédures de ces travaux d’envergure.

Nous avons dans l’équipe des personnes dédiées à chaque élément du parc. Les 4 principaux éléments sont :

  • les éoliennes
  • les fondations sur lesquelles reposeront les éoliennes,
  • la sous-station, qui est la structure permettant de transformer l’électricité produite par les éoliennes avant de l’injecter dans le réseau RTE sur terre
  • les câbles inter-éoliennes, qui permettront de connecter les éoliennes à la sous-station

L’équipe technique est également chargée de faire le lien avec RTE, d’être l’interface entre les différents contractants, ou encore de superviser la réalisation des études des sols, des études océano-météorologiques, etc.

 

  • Quelles différences observez-vous entre les parcs pour lesquels vous avez travaillé en Belgique et le parc EMYN ?

Une des principales différences est le niveau de concertation très poussé avec les parties prenantes en France. En Belgique, tout est géré par le ministère de l’Environnement qui délivre les permis. Nous avons bien sûr des contacts informels avec certaines parties prenantes qui souhaitent mieux comprendre le projet, mais notre interlocuteur presque unique reste le ministère de l’Environnement.

En France, la concertation avec la société civile est très développée : débat public, enquête publique, instance de concertation et de suivi, comité de gestion et de suivi mis en place tout au long de la vie du projet, sans compter les nombreuses rencontres avec tout type de parties prenantes du projet !

C’est d’ailleurs grâce à cette concertation que nous avons adapté le projet, notamment en agrandissant les couloirs de navigation entre les éoliennes. Nous serons d’ailleurs très vigilants sur la sécurité maritime, qui est plus que primordiale pour une cohabitation fluide des différents usages au sein du parc.