En mer ou à terre, la construction d’un parc éolien offshore mobilise des compétences diverses et variées !
Le parc éolien marin Yeu-Noirmoutier exige à la fois l’installation d’éléments en mer et la construction à terre d’infrastructures permettant d’accompagner l’exploitation et la maintenance.
Pour acheminer l’électricité, le parc EMYN sera raccordé au réseau national de lignes de haute tension du territoire. C’est Réseau de Transport d’électricité (RTE), gestionnaire du réseau de transport d’électricité français, qui a été chargé, par l’État de réaliser ce raccordement.
Le parc éolien en mer Yeu-Noirmoutier sera ainsi constitué de :
61 éoliennes en mer ;
1 sous-station électrique en mer qui centralisera l’électricité produite et en élèvera la tension pour l’injecter sur le réseau ;
1 base d’exploitation et de maintenance à Port-Joinville ;
1 base vie temporaire installée sur le quai Kibri à Saint-Nazaire, bâtiment de chantier et de logistique qui accueille l’équipe mobilisée à terre pour la phase construction.
L’installation en mer
Les travaux en mer consistent à l’installation des éoliennes, d’un poste électrique en mer et d’un réseau de câbles sous-marins :
installation d’une sous-station électrique en mer : ce poste électrique en mer joue un rôle crucial car il élève la tension du courant produit par les éoliennes en mer pour permettre son transport jusqu’à la côte ;
installation d’un réseau de câbles sous-marins : des câbles sous-marins transportent l’électricité produite par les éoliennes en mer jusqu’à la sous-station électrique. Deux autres câbles de raccordement acheminent ensuite l’électricité de la sous-station vers le réseau électrique national à terre, géré par RTE. Tous ces câbles sont posés sur le fond marin ;
installation des éoliennes en mer : les éoliennes sont installées en mer pour produire de l’électricité grâce à l’énergie mécanique du vent. Sur le plateau des Bœufs, là où les éoliennes en mer vont être implantées, le sol marin est rocheux. Un nivellement du sol par écrêtage (égalisation des hauteurs de roches) a été nécessaire pour permettre aux navires d’installation de stabiliser leur ancrage au moment des opérations. Une fois arrivé sur place, le navire installe un gabarit à l’endroit de la fondation. Environ douze heures sont nécessaires pour forer le sol sur une vingtaine de mètres de profondeur. Le monopieu (socle en acier composé d’un seul pieu fixé sur le fond marin) est ensuite inséré dans le gabarit et le cimentage peut commencer. Après environ douze heures, le gabarit est retiré et les techniciens finalisent l’opération avec la pose de la pièce de transition (la pièce jaune).
Le planning d’installation en mer
Travaux préparatoires
JUILLET ET DECEMBRE 2024
Les travaux préparatoires consistent à préparer l’arrivée des navires de travail qui interviennent dans les différentes opérations du chantier d’installation en mer.
Lors de cette étape de préparation de sol, un navire arpente la zone pour réaliser un nivellement, c’est-à-dire égalise les hauteurs des roches afin de garantir un ancrage stable aux navires de forage et d’installation.
Installation des fondations des éoliennes
MAI 2024 – FEVRIER 2025
Les fondations sont installées par un navire de forage auto-élévateur opérant en trois temps : forage, installation du monopieu, puis pose de la pièce de transition. Plus de trente allers-retours vers le Port de la Rochelle sont nécessaires pour implanter les 61 fondations.
Avec un diamètre de 7 m et une longueur variant entre 45 et 68 m, les tubes d’acier s’adaptent aux différentes profondeurs de la zone du parc.
Installation de la sous-station
JUIN 2024
L’installation de la sous-station consiste à installer une fondation en treillis métallique (dit « jacket ») et une plateforme contenant les équipements électriques.
La sous-station électrique collecte l’électricité produite par les 61 éoliennes du parc, élève la tension avant transfert vers le réseau terrestre. Elle réunit aussi toutes les données sur l’activité du parc et les transfère vers la côte pour en assurer le pilotage et le bon fonctionnement.
La sous-station pèse environ 2 500 tonnes et mesure 39 mètres de long, 25,5 de large et 18 de haut.
Installation des câbles d’export
JUILLET – SEPTEMBRE 2024
Réseau et Transport d’Electricité (RTE) est en charge du raccordement du parc au réseau électrique national.
Deux câbles sous-marins de 225 000 volts sont posés sur le fond marin puis raccordés à la sous-station pour acheminer l’électricité produite jusqu’à la jonction d’atterrage. Deux câbles souterrains prennent le relais jusqu’au poste électrique de Soullans.
Installation des câbles inter-éoliens
SEPTEMBRE 2024 – MARS 2025
Environ 90 km de câbles sont installés sur le fond marin et recouverts par des demi-coquilles en fonte jointes afin de les protéger et éviter les risques sur croche.
Une fois les câbles positionnés, des sacs de lestage sont placés à différents endroits du maillage afin de lester les câbles et empêcher des mouvements hydrodynamiques qui accéléreraient leur usure.
Ces câbles de 66 000 volts assurent le transfert de l’électricité produite par chacune des 61 éoliennes du parc vers la sous-station électrique.
Installation des éoliennes
AVRIL – SEPTEMBRE 2025
Après un pré-assemblage des mâts au port de Saint-Nazaire, chaque éolienne est assemblée en mer par un navire auto-élévateur doté d’une puissante grue qui opère en trois temps : pose du mât, de la nacelle puis des trois pâles. L’assemblage complet d’une éolienne nécessite environ 24h de travail en continu.
Une quinzaine d’allers-retours vers le Port de Saint-Nazaire seront nécessaires pour installer l’ensemble du parc.
L’éolienne SG 8 MW culmine à 202 m en bout de pâle, représente un poids total d’environ 1 500 t et peut produire de l’électricité avec des vitesses de vent compris entre 10 et 100 km/h.
Mise en service
DÉCEMBRE 2025
Au cours du second semestre 2025, le parc est progressivement mis en service et la production électrique démarre dès lors que l’installation de la première tranche de 25 éoliennes est finalisée.
A la fin du chantier d’installation en mer, prévue pour l’automne 2025, s’ouvre une période cruciale de tests et de vérification de l’ensemble des composants du parc, le « commissioning ».
Fin 2025, le parc est mis en service à 100% de sa capacité de production.