Entretien avec Pascal Denis, maire de la commune de La Barre de Monts
Pouvez-vous nous présenter votre commune en quelques mots ?
La Barre de Monts est une commune de bord de mer qui accueille environ 2200 habitants à l’année et qui dispose d’une capacité d’accueil de 18 000 habitants l’été. 85% de notre ville est située en espace remarquable, plus de 50% de notre activité économique est liée directement ou indirectement au tourisme, et nous disposons également d’un tissu artisanal dense et actif.
Vis-à-vis du projet de parc éolien en mer, je considère que La Barre de Monts – Fromentine se situe à un emplacement très stratégique. Fromentine est en quelque sorte la porte d’entrée vers les deux îles, par le pont pour l’île de Noirmoutier, par bateau pour l’île d’Yeu.
Sur quels sujets en particulier travaillez-vous avec Eoliennes en Mer Iles d’Yeu et de Noirmoutier (EMYN) ? Quelles sont vos attentes vis-à-vis du projet de parc éolien en mer ?
Un projet d’une telle envergure appelle nécessairement à une implication forte de notre commune. Nous disposons d’équipements (une plateforme portuaire, un héliport, un aérodrome…) et souhaitons participer à la dynamique de ce projet qui marquera La Barre de Monts pour les 25 années à venir.
Nous suivons de près le projet à mesure qu’il se précise. Nous sommes à l’écoute, disponibles et disposés pour évoquer tout sujet avec EMYN, que cela soit l’environnement, les usages maritimes ou les retombées socio-économiques, dont j’espère que la commune en bénéficiera.
L’atterrage du raccordement électrique du projet sur la Grand Côte implique que nous soyons vigilants sur la question environnementale. Nos espaces remarquables nous imposent d’ailleurs légalement de protéger notre environnement. A cet égard, pour l’instant, l’impact sur la commune s’annonce mesuré et léger.
J’évoquais l’activité touristique de la commune. Je ne suis pas inquiété par l’arrivée du parc éolien. J’ai eu l’occasion de réaliser un voyage d’études au Danemark organisé sur cette thématique organisé par Vendée des îles. Sur la base de ce que j’y ai vu, je pense que c’est à nous d’anticiper avec EMYN les moyens d’intégrer le nouveau parc éolien en mer dans notre offre touristique.
Votre commune accueille régulièrement les groupes de travail de l’Instance de Concertation et de Suivi (ICS). Y avez-vous participé ? Sur quelles thématiques? Pensez-vous que ce type de de réunion de concertation réponde aux attentes des acteurs locaux ?
Moi-même et mes adjoints participons aux trois groupes de travail de l’ICS. Notre volonté de nous impliquer et de connaître et maîtriser les sujets liés au parc éolien est très forte.
A ce stade, le format proposé par l’ICS me semble adapté. J’y ai observé que les personnes de la société civile qui se sentent directement concernées par le projet participent à ces réunions. Le reste de la population est peut-être moins impliquée, car le projet parait encore un peu loin. Non pas par manque d’information : la mairie en transmet régulièrement au travers de ses outils de communication, il y a eu un débat public, il y a ces groupes de travail… Mais pour l’instant, le parc éolien est encore comme un nouvel arrivant que la commune accueille progressivement.
Vous organisez avec l’Aéropage Club de Fromentine le festival Bougez Natur’Ailes. EMYN sera présent pour y présenter le projet au grand public dans le cadre de notre partenariat. Quels sujets intéressent le plus les locaux selon vous? Voyez-vous d’autres moyens de partage à mettre en place par EMYN pour informer le public?
Le Festival pourra être l’occasion de faire une présentation globale du projet. Les questionnements principaux tournent autour de l’impact paysager du projet, son atterrage sur les plages de la Grande Côte, et son ampleur globale (le dimensionnement des éoliennes, la puissance électrique générée par le parc éolien…).
Suite au débat public, il a été question pour EMYN de renforcer sa communication autour du projet. Le projet doit donc venir à la rencontre de la population. La participation à ce festival en est un bon exemple. L’idée d’ouvrir deux ou trois bureaux d’information de la population dans la région me semble également un bon moyen de toucher un maximum d’habitants.
Crédits photos : Mairie de la Barre de Monts