Entretien avec Yves Auvinet, Président du département de la Vendée
Eoliennes en Mer Iles d’Yeu et de Noirmoutier (EMYN) est partenaire de la 8ème édition du Vendée Globe et sera notamment présente sur le village de la course qui ouvrira ses portes le 15 octobre. Entretien avec Yves Auvinet, Président du Conseil départemental de Vendée, qui prépare cet événement majeur.
La 8ème édition du Vendée Globe débute en novembre prochain… Comment le département se prépare-t-il au départ de cette course mythique ?
Dans quinze jours, le départ du Vendée Globe aura été donné. Nous rentrons donc dans la dernière ligne droite : le village va commencer à s’édifier, la zone des équipages des skippers est en passe de devenir opérationnelle, les bénévoles sont à pied d’œuvre et le public attend… Nous nous tenons prêts pour le lancement de cette 8ème édition !
Eoliennes en Mer Iles d’Yeu et de Noirmoutier est devenu le partenaire Energie Renouvelable officiel de la course en juin 2016 : en quoi consiste ce partenariat et quel en est l’intérêt pour le département ?
La création en Vendée de ce parc éolien en mer est intégrée au plan « Vendée Energies Nouvelles », mis en œuvre par le Conseil départemental, qui a entre autre pour objectif, d’ici 2025, de produire de manière renouvelable 50 % de l’énergie électrique consommée dans le département.
Comme EMYN, la Vendée est résolument tournée vers l’océan avec deux îles incontournables, l’Ile d’Yeu et de Noirmoutier, situées respectivement à 30 kms et à 60 kms des Sables d’Olonne, ville de départ et d’arrivée du Vendée Globe. Préparation importante, recherche d’innovations, force du vent essentielle, aventure humaine et collective… autant de parallèles entre la course mythique du Vendée Globe et l’activité d’un parc éolien. Vous comprenez l’évidence du partenariat !
Je suis d’ailleurs très fier qu’une entreprise française implantée en Vendée apporte son soutien au Vendée Globe, car cela permet de renforcer les liens et la proximité avec les acteurs économiques du département.
Quels sont, pour vous, les atouts de votre département, la Vendée, pour accueillir le projet de parc éolien en mer des îles d’Yeu et de Noirmoutier ?
Résolument tourné vers le large, terre historique d’entrepreneurs et de grands défis, notre département a toujours été à la pointe de l’innovation. Notre « Plan Vendée Energies » prévoit d’ici 2025 de produire de manière renouvelable 50% de l’énergie électrique consommée dans le département, pour faire face entre autres au défi démographique – un enjeu de taille ; il était naturel que le projet de parc éolien en mer s’implante en Vendée !
Quelles sont vos attentes vis-à-vis du parc éolien en mer des îles d’Yeu et de Noirmoutier ?
Le Conseil départemental de la Vendée porte avec ambition le plan « Vendée Energies Nouvelles », et y consacre un budget de plus de 4 M€ sur 3 ans. La création du parc éolien offshore est une initiative forte pour amplifier notre politique en faveur de la transition énergétique.
Aujourd’hui, les unités de production d’énergies renouvelables vendéennes représentent moins de 10 % de la consommation électrique du territoire. C’est 2 fois plus que la moyenne de la région des Pays de la Loire, mais encore loin de l’objectif que nous nous sommes fixé. De plus, la dynamique économique et démographique de la Vendée fait croître de 4 % par an la consommation d’électricité.
Nos attentes sont fortes. La Vendée est aujourd’hui consommatrice d’une énergie qu’elle ne produit que faiblement par le biais de l’éolien terrestre, du photovoltaïque et de la méthanisation principalement. La Vendée consomme beaucoup d’électricité, il faut qu’elle en produise aussi ! Et avec une puissance totale de 496 MW, le parc devrait produire en moyenne 1 900 GWh par an, ce qui équivaut à la consommation électrique annuelle d’environ 790 000 personnes (soit plus de la totalité de la population vendéenne).
Selon vous, quelle est la position de la population à l’égard du projet de parc éolien ?
Au–delà des grandes conférences internationales et des plans gouvernementaux, la transition énergétique ne peut réussir, selon moi, que si elle s’appuie sur les initiatives des territoires. Il faut que nous puissions dépasser un certain discours écologique culpabilisant pour au contraire favoriser une écologie positive, qui implique que chacun soit acteur de cette transition. La meilleure énergie est celle que nous économisons ! Et je suis convaincu que les Vendéens partagent aujourd’hui cette vision.
Ce projet de parc éolien en mer va permettre de développer l’économie insulaire, de favoriser l’émergence d’une filière industrielle de l’éolien offshore et d’améliorer l’autonomie énergétique de notre département… Je suis heureux que les Vendéens participent à cet effort de modernisation, et puissent en retour en être les premiers bénéficiaires…